Créer son entreprise en étant étudiant : bonne idée ?

Je préfère prévenir le lecteur arrivé ici par hasard : c’est mon cas. Je suis encore en plein milieu de mes études, et je lance actuellement mon entreprise. Mon point de vue sur la question n’est donc peut-être pas fondamentalement objectif. Mais le but de cet article n’est pas de comparer l’entrepreneur concrétisant son projet pendant ses études, et l’entrepreneur s’y consacrant après. Son seul objectif est de mettre au jour les avantages et les inconvénients qu’il y a dans le fait de concrétiser ses projets entrepreneuriaux pendant ses études.

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L’étudiant est libre : un avantage pour lancer son entreprise

L’étudiant est libre, et il l’est de deux façons. Tout d’abord, en tant qu’étudiants, notre seule obligation est d’assister à nos cours (et éventuellement, de les travailler). Notre rythme n’est en rien comparable à ce qu’un salarié vit en entreprise. Du moins, c’est ce que j’ai ressenti durant mes différents stages en entreprise. Mon dernier stage en banque m’a notamment marqué. Même si je ne faisais que 35 heures hebdomadaires, j’ai pu constater que j’avais beaucoup moins de temps « à moi », c’est-à-dire du temps durant lequel je pouvais faire ce que bon me semblait : pas de temps le matin, peu de temps à midi, et le soir, mon cerveau était tellement épuisé par ce qu’il avait vu et appris durant la journée qu’il n’avait plus vraiment la force de cogiter normalement.

À l’inverse, mon rythme d’étudiant est moins speed (malgré le fait que j’ai presque 40 heures de cours par semaine). Peu de temps le matin, une bonne pause à midi, et à l’heure de la sortie, vers 18 h, mon cerveau est encore tout frais ! Résultat, j’ai toutes mes soirées pour cogiter librement sur mes différents projets. En plus de cela, je peux, si l’envie m’en prend (et elle arrive régulièrement), ne pas suivre un cours pour faire autre chose que je juge plus constructif ou intéressant à la place. Ça permet en fin de compte de pouvoir faire pas mal de choses dans une seule et même journée.

J’ai aussi la chance de faire partie des étudiants qui sont aussi libres financièrement : étant donné que je fais mes études supérieures à quelques minutes à vélo du foyer familial, je n’ai aucune taxe, ni frais ni charge à payer. Je suis donc libre au point de vue financier. Tout ce que je n’ai pas à investir dans différents frais que peuvent avoir d’autres personnes, je peux l’investir dans mes projets. En fin de compte, cela fait plus d’un an que je travaille sur mon projet d’entreprise ; j’ai pu y consacrer des heures afin d’étudier le business model, de trouver des partenaires, de réfléchir au futur, de chercher des investisseurs, de développer de nouvelles idées et fonctionnalités, de trouver des sous-traitants, etc. Et j’ai aussi eu la chance (?) de briser ma tirelire et d’utiliser entièrement son contenu dans mon projet. Ma tirelire n’ayant pas suffi, je fais désormais pleins de mini-projets qui me permettent de gagner trois francs six sous pour les réinjecter dans mon projet.

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Lancer un projet avec ses économies ? Jouable, mais difficile !

L’étudiant est jeune

Jeune aussi bien physiquement que mentalement. Cela ne signifie pas naïf ou immature, non. Cela peut très bien rimer avec énergie, audace et positive attitude ! Vous me répondrez très justement qu’une personne de 35 ans, voire même de 55 ans peut déborder d’énergie, d’audace et être positive mindedC’est évidemment vrai (voir le poème du général Mac Arthur ci-dessous), mais je suis persuadé que l’étudiant vit dans un environnement un peu particulier, car très stimulant à tous les points de vue. Et, selon moi, cela accentue les qualités et attitudes citées ci-dessus. Ce n’est absolument pas une règle applicable dans toutes les situations, mais je crois fermement que l’environnement étudiant est extrêmement stimulant et par conséquent facteurs d’énergie, d’audace et d’attitude positive.

La jeunesse n’est pas une période de la vie,
elle est un état d’esprit, un effet de la volonté,
une qualité de l’imagination, une intensité émotive,
une victoire du courage sur la timidité,
du goût de l’aventure sur l’amour du confort.

On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années :
on devient vieux parce qu’on a déserté son idéal.
Les années rident la peau ; renoncer à son idéal ride l’âme.
Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs sont les ennemis qui,
lentement, nous font pencher vers la terre et devenir poussière avant la mort.

Jeune est celui qui s’étonne et s’émerveille.
Il demande comme l’enfant insatiable : Et après ?
Il défie les événements et trouve de la joie au jeu de la vie.
Vous êtes aussi jeune que votre foi. Aussi vieux que votre doute.
Aussi jeune que votre confiance en vous-même.
Aussi jeune que votre espoir. Aussi vieux que votre abattement.

Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif.
Réceptif à ce qui est beau, bon et grand.
Réceptif aux messages de la nature, de l’homme et de l’infini.

Si un jour, votre coeur allait être mordu par le pessimisme et rongé par le cynisme,
puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard.

D’après le général Mac Arthur, 1945

Que serait-ce si je n’étais plus étudiant ?

Si j’étais Monsieur tout le monde ? J’aurais un travail qui me prendrait toute ma journée. En rentrant chez moi le soir, il me faudrait beaucoup plus de motivation pour m’atteler à mon projet. D’ailleurs, comme je pourrais y consacrer moins de temps quotidiennement, ce projet trainerait vraiment dans la longueur, au risque de me démotiver complètement. J’aurais un salaire, certes. Mais j’aurais aussi des charges et des frais à payer : de la maison à l’alimentation, en passant par le parking et par l’essence, je n’aurais surement plus grand-chose à investir dans mon projet. Au boulot, je serais très certainement entouré de personnes intéressées par ce qu’elles font, mais pas forcément ouvertes à l’entrepreneuriat et tout ce que cela entraine. Aurais-je des soutiens pour mon projet ?

Il est vrai que ce portrait est peut-être un petit peu pessimiste. Mais ça ne m’empêche pas de penser que rien ne devrait retenir un étudiant de se lancer dans l’entrepreneuriat.

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Être étudiant, c’est vivre dans un écosystème bien particulier et très stimulant !

La meilleure période de la vie

Vous l’aurez compris : l’étudiant est, selon moi, dans la meilleure période de sa vie pour lancer (ou au moins tenter !) ses projets. Il est jeune, il est libre, il n’a personne à sa charge, il est plongé dans un environnement dynamique et, s’il a de la chance, il n’a pas de contrainte financière (outre son projet). Après, ma vision de mon propre moi en entreprise est peut-être très pessimiste, ce qui accentue et peut être même rends la situation étudiante plus intéressante qu’elle ne l’est réellement, mais je reste convaincu que tout étudiant avec une idée en tête devrait se lancer au plus tôt. Je ne suis d’ailleurs pas le seul à avoir cette vision des choses : il n’y a qu’à voir les différents organismes dédiés à l’aide des étudiants lançant leur startup (comme le Moovjee, par exemple). De même, le statut d’étudiant-entrepreneur qui a été créé assez récemment montre bien qu’il y a une tendance qui va dans ce sens. À ce sujet, je lisais assez récemment que près de 10 % des créateurs d’entreprise en France avaient moins de 25 ans ; là encore, il y a de grandes chances pour qu’une bonne partie de ces 10 % soit encore étudiante !

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