Pourquoi procrastiner est une bonne chose

Les conférences TED

J’ai pour habitude de regarder de temps en temps des conférences TED. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore, TED est une communauté internationale dont le siège social est divisé entre New York City et Vancouver. Sa devise ? Spread Ideas. En français, cela donne diffuser les idées. Ted est détenu par une organisation à but non lucratif, se veut être neutre et affirme avoir pour seule mission d’encourager les débats et de propager des idées. Il y a donc des conférences TED sur de nombreux sujets, et conjuguées au fait que toutes les vidéos sont accessibles gratuitement sur la plateforme, cela rend TED extrêmement intéressant.

L’autre jour, en cherchant une conférence intéressante, je suis tombé sur celle-ci (que je vous invite fortement à regarder ou écouter) :

En résumé, le speaker, Adam Grant, explique qu’il y a quelque temps, deux de ses étudiants sont venus le voir en lui demandant s’il voulait bien investir dans leur projet. Il leur a alors demandé s’ils allaient travailler sur leur projet pendant tout l’été, ce à quoi ils lui ont répondu que non. Même réponse lorsqu’il leur demande s’ils vont se mettre à plein temps sur le projet dès lors qu’ils seront diplômés. Un jour avant le lancement théorique, le site internet des deux étudiants n’était toujours pas opérationnel. Adam Grant a donc refusé d’investir dans leur projet, pensant qu’ils n’y arriveraient pas s’ils continuaient de la même façon.

Aujourd’hui, leur entreprise est une startup qui a très bien fonctionné puisqu’elle est un des leaders dans la vente de lunettes en ligne, et elle est extrêmement bien valorisée.

Devant un tel gâchis, Adam Grant a essayé de comprendre l’attitude de ces deux jeunes qui, le jour de leur lancement théorique n’avait toujours pas de site internet… Il a trouvé, chez ce genre de personnes (qu’il appelle en anglais des originals), plusieurs caractéristiques intéressantes.

Procrastination et précrastination

Ces originals sont souvent des procrastineurs modérés. Le précrastineur, c’est-à-dire la personne qui fait toujours tout le plus rapidement possible est productif mais non créatif. Le procrastineur modéré (donc pas celui qui est dans l’excès) fait tout au dernier moment. Il est donc plus libre, et prend plus le temps de penser. Martin Luther King est donné en exemple : quelques minutes avant son discours désormais extrêmement connu, il était toujours en train de le préparer, de le modifier. Et la partie qui l’a rendu célèbre (« I have a dream« ) n’était pas dans son script : comme il venait de préparer son speech et qu’il ne l’avait d’ailleurs pas entièrement terminé, il a pu prendre la liberté d’improviser. En fin de compte, les procrastineurs ne sont pas productifs, mais ils sont créatifs.

Les originals commencent rapidement, mais terminent lentement. Et ce n’est pas plus mal, car ce n’est pas parce qu’on lance une idée novatrice, ce n’est pas parce qu’on est le premier à lancer une idée sur un marché nouveau que l’on réussit mieux. Au contraire. Les innovateurs, c’est-à-dire les entrepreneurs qui lancent une entreprise avec un concept nouveau connaissent un taux d’échec de 47 %, alors que pour les amélioreurs, ce taux chute à 8 %. Avant que Google lance son moteur de recherche, il y avait des acteurs majeurs dans le secteur, installés depuis des lustres ! De même, Facebook n’a pas été le premier réseau social : MySpace a été lancé en 2003, Facebook en 2004. Et pourtant, qu’est-ce que MySpace aujourd’hui ? Prendre un concept existant et l’améliorer semble donc être moins risqué et plus fructueux. Et les originals l’ont bien compris.

Adam Grant continue sa conférence en expliquant d’autres caractéristiques des originals : eux aussi on peur, et peur de l’échec notamment. Mais, premièrement, ils le cachent, et deuxièmement, ils ont encore plus peur de ne pas essayer de soumettre leur idée au marché. Donc ils créent des choses.

Enfin, les originals sont comme tout le monde : ils ont plein de mauvaises idées. Mais ils essayent, toujours et encore. Une bonne partie des personnes qui ont eu le plus de succès ont aussi eu le plus d’échecs. Ils n’ont juste rien lâché et on toujours continué d’avancer. Thomas Edison a tenté plus de 10 000 fois de faire fonctionner son ampoule avant qu’elle fonctionne. Voici sa philosophie qui l’a poussé à continuer :

I have not failed. I’ve just found 10,000 ways that won’t work.

Thomas Edison

Il était positive minded ! Pareil pour les plus grands compositeurs de musique classique. Les plus grands sont aussi ceux qui ont le plus composé !

 Pour être plus original, il faut plus tenter !

Les originals ne sont donc pas si différents des autres finalement ! Mais ils ont quelques avantages que nous pouvons tous aussi avoir : ils n’ont pas peur de l’échec. Ou plutôt, ils ont plus peur de ne pas lancer leur idée que de l’échec qui peut en découler. De même, ils ont aussi beaucoup de mauvaises idées. Mais ile ne s’arrêtent jamais d’en avoir de nouvelles, et, dans le lot des mauvaises, il y en a toujours des bonnes : plus on génère d’idées, plus il y a de chances d’en avoir des bonnes !

Si vous n’êtes pas totalement convaincu, je ne peux que vous encourager à lire cet article qui vous donnera 12 autres bonnes raisons de vous lancer dans l’entrepreneuriat !

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