Dangers d’internet. Lettre à ma sœur

Contexte : ceci est le premier mail envoyé à ma petite soeur à l’occasion de la création de sa (première) boite mail. Un message que j’aurais apprécié recevoir sur internet et les technologies, même si je l’aurais probablement oublié deux minutes après l’avoir lu…


Hello, 

Ceci restera dans les archives comme étant le premier mail de ton frère de toute ta vie entière. ? Peut-être que ça ne te parait pas grand-chose, mais, quand, dans quelques années, tu auras reçu et envoyé des dizaines de milliers de mails pour tes études, ton travail, tes amis, etc., et que tu retomberas ou te souviendras de cet email, tu réaliseras à quel point ce que j’écris en ce moment est vrai.

Use of smart phone
Internet est partout, jusqu’à notre poche !

Passons aux choses sérieuses : je te souhaite bien du courage, et fais attention à ne pas tomber dans le piège d’internet. Garde tes distances, reste éloignée de cette bestiole tant que tu le peux, car si tu lui donnes un doigt, elle te mangera le bras. Mais ça, c’est pareil pour toutes les technologies : ouvre les yeux, regarde autour de toi et tu comprendras à quel point elles bouffent certaines personnes !  Fut une époque, on n’avait pas d’écran. Un jour il y a eu la télé, et on s’est mis à regarder un film de temps en temps. Puis ce temps en temps s’est transformé en tous les mois, toutes les semaines puis tous les jours. Et c’est la même histoire dramatique qui s’est répétée avec tous nos appareils électroniques. L’ordinateur ? Qui pensait il y a quelques années qu’en 2016 les gens passeraient plus de temps en compagnie de leur ordinateur qu’en compagnie de leur famille ? Personne. Ou pas grand monde.  Donc, méfie-toi d’internet. Internet est un peu comme la sirène de l’Odyssée. Séduisant, mais dangereux. On pourrait faire comme Ulysse et s’attacher au mât d’un bateau après avoir pris soin de couler de la cire dans les oreilles de nos rameurs, mais je t’avoue qu’après de longues années à surfer, je n’ai trouvé ni mât auquel m’accrocher, ni rameur pour me permettre de profiter des joies de l’internet sans me faire dévorer.

Mermaid
Internet est comme une sirène : n’essaye pas de jouer avec, tu vas perdre.

Après, il y a une autre école : celle qui consiste à dire qu’il faut se faire contaminer pour mieux être immunisé ensuite. Il suffirait d’utiliser internet à gogo pour arriver au point de saturation et être définitivement guéri. Après tout, c’est le principe du système immunitaire humain : on génère des anticorps pendant une maladie pour la chasser. On est ensuite immunisé un certain temps de cette maladie. Mais, le problème, c’est ce « certain temps » : rapidement, ou bien les anticorps faiblissent, ou bien le virus revient plus fort. Toujours est-il qu’on peut retomber malade. À mon avis, c’est pareil avec internet. On a beau dire qu’on sature, qu’on en ait marre, rapidement on se rend compte qu’internet nous est indispensable. On devient un peu addict à internet et ses fonctions et on ne peut plus s’en passer pendant plus de 48 heures. Se détacher d’internet et des écrans ? C’est extrêmement difficile, mais c’est possible : il faut essayer de n’utiliser internet qu’en tant qu’outil. Utiliser internet comme une boite à outils. Ce n’est pas si simple que ça, puisque le principe du réseau internet, c’est que les liens hypertextes sont partout. On arrive sur une page pour chercher quelque chose, on trouve un lien qui nous intéresse et on clique dessus alors qu’il n’a aucun rapport avec ce que l’on cherchait au départ. Ça s’appelle la procrastination. Tu vas me dire que la procrastination peut nous permettre de mieux innover ; c’est moi même qui le dis. C’est vrai, mais ce n’est pas de cette procrastination que l’on parle. La procrastination sur le web est plus un vampirisme qu’autre chose : notre être est captivé, aspiré dans la toile jusqu’à ce que quelque chose de plus fort nous en sorte.  Et comme je te le disais plus haut, ceci est vrai pour un peu toutes les technologies qu’on utilise quotidiennement. Et ce sera encore pire quand tu auras un smartphone (Dieu t’en préserve) ! Tu me connais, je suis un sacré geek. Il n’empêche que je ne me rachèterai sûrement pas d’iPhone de sitôt, car à cause de lui, j’ai perdu un temps fou, et je pense qu’il tuait ma (bien faible) productivité. Je vais d’abord patienter un peu avec mon Sony Ericsson, et quand je me sentirai « immunisé », je réparerai mon iPhone tout bousillé pour l’utiliser à nouveau.

cropped view of businesswoman using digital tablet with Google website
Quand tu vas sur internet, demande-toi toujours : « qu’est ce que je cherche ? »

J’espère que ça t’effraye un peu et que tu ne vois pas internet et les écrans en règle général comme un ami, mais comme un outil. Comme tous les outils, ces moyens technologiques peuvent être très puissants s’ils sont bien utilisés, mais aussi dévastateurs s’ils le sont mal. Avec un ciseau à bois, on peut fabriquer de belles sculptures en bois. Mais on peut aussi se le planter dans la cuisse (histoire véridique qui est arrivée à l’une de mes connaissances). Le résultat n’est pas le même, mais l’outil est le même. Ce qui différencie les deux situations, c’est la façon dont on utilise l’outil. Voilà donc comment je te conseille d’utiliser internet : comme un outil. Et pour ne pas te planter internet dans le mollet, je te conseille de faire comme suit : à chaque fois que tu vas sur un ordinateur faire quelque chose, tu dois savoir exactement quel est ton but, ton objectif. Une fois ton objectif fixé, il faut que tu t’efforces régulièrement de te redemander intérieurement si ce que tu fais actuellement t’aide à atteindre ton objectif ou non. Si tu cherches la recette des gnocchis et que tu te retrouves sur ta page Facebook, tu te plantes internet dans la jambe. Si t’es sur Marmiton, t’es sur le bon chemin. Dès que tu es sur internet, demande-toi : « qu’est ce que je fais ? Pourquoi je le fais ? ». 

Après avoir perdu quelques années sur internet, c’est le seul remède que j’ai trouvé. J’ai pourtant essayé pas mal de solutions pour modérer la perte de temps, mais aucune n’a vraiment fonctionné. Garde donc toujours ça au coin de ta tête. À priori, tu auras oublié ça dans quelques minutes. Plus les années vont passer, plus tu vas passer de temps sur internet. Ce sera encore pire quand tu auras un ordinateur (on y est pas encore, heureusement), et encore, encore, encore pire quand tu auras un téléphone intelligent : internet dans la poche… Puis un jour tu vas réaliser que tu perds un temps fou. Alors tu te souviendras peut-être de ce premier mail. Et tu essayeras alors peut-être de modérer tes connexions en pensant toujours : « qu’est ce que je suis en train de faire ? ». À moins que tu ne trouves un autre truc d’ici là ; alors, il faudra que tu me le fasses partager, car moi aussi j’aimerai bien me faire accrocher au mât pour aller écouter la Sirène Internet sans me faire avoir. Bienvenue dans le monde merveilleux d’internet. ?

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